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Efficacité énergétique des bâtiments rénovés
Parce que poser trois fenêtres double vitrage ne suffit pas à faire un bâtiment performant. Et que le vrai défi, c’est de comprendre ce qu’on ne voit pas.
On a longtemps cru que rénover un bâtiment, c’était lui repeindre la façade, remplacer les huisseries, et bourrer les murs d’isolant. Voilà pour le folklore.
Mais la vérité est tout autre : un bâtiment rénové peut être un monstre énergivore… s’il est mal compris.
Et mal compris, il l’est souvent.
Car avant de faire, il faut diagnostiquer. Observer. Écouter, même.
Oui, un bâtiment parle. Il grince, il suinte, il souffle, il siffle. Il raconte où il perd sa chaleur, comment l’air circule, où se logent les ponts thermiques. Et si on ne prend pas le temps de l’écouter, on colle des pansements sur une jambe de bois. On isole les murs alors que le toit fuit l’hiver comme un tamis. On change les fenêtres alors que le plancher glacial absorbe tous les efforts. On fait du beau, sans faire du bon.
L’efficacité énergétique, ce n’est pas une ligne sur un devis.
C’est un art. Une mécanique invisible, exigeante, technique, patiente.
Il faut traquer les failles thermiques comme un détective traque les indices. Il faut comprendre comment le bâtiment respire – ou ne respire plus. Il faut penser en flux, en enveloppe, en perméabilité. Ce n’est pas sexy. Ce n’est pas vendeur. Mais c’est fondamental.
Et puis il y a la tentation de suréquiper.
Pompes à chaleur dernier cri, ventilation double flux, thermostats connectés… Très bien. Mais quand la maison est une passoire, même les meilleures machines peinent à compenser l’absurde.
Le bon sens doit précéder la technologie. Toujours.
Mais pour cela, il faut du temps. De l’écoute. De la pédagogie. Il faut expliquer au client que l’efficacité énergétique, ce n’est pas une option marketing. C’est ce qui détermine s’il fera 18° ou 23° dans sa chambre en plein mois de janvier.
Et que cela ne dépend pas uniquement de ce qu’il voit, mais surtout de ce qu’il ne voit pas : les couches d’isolant, les jonctions, les matériaux respirants, les ponts thermiques supprimés un à un.
Rénover sans efficacité énergétique, c’est trahir.
C’est faire croire au client qu’il aura un confort qu’on ne peut pas lui garantir. C’est vendre du vent, alors qu’on parle de chaleur.
C’est aussi manquer l’occasion de faire du bâtiment un allié, et non un ennemi, de la transition écologique.
Alors oui, c’est un combat. Parce qu’on est toujours tenté de faire vite. De faire visible. D’acheter le silence avec des gadgets.
Mais il faut résister. Parce qu’un bâtiment bien rénové ne se vante pas. Il se ressent. Il se vit. Il se tait, parfois. Parce qu’il fonctionne.